lundi 29 août 2011

Accusations chrétiennes

4 accusations contre les juifs

Au Moyen Âge, chrétiens et Juifs convertis au christianisme lancent des accusations envers le Talmud au cours de disputations publiques, disant y trouver des passages démontrant le rejet inhérent au judaïsme envers les goyim. Certaines accusations y reviennent de façon récurrentes :
  • que les goyim sont exclus du genre humain et traités d'animaux,
  • qu'il est interdit sous peine de mort de leur enseigner le Talmud,
  • qu'ils ont juré une guerre éternelle aux chrétiens,
  • Qu'ils remercient Dieu tous les jours de ne pas les avoir faits goyim.
Certaines de ces accusations persistent encore de nos jours.
La première de ces accusations, qui connaîtra une grande longévité puisqu'elle figurera encore dans le procès de Mendel Beilis au XXe siècle, repose sur une citation de Keritot 6b, réitérée dans Yebamot 61a: « « Vous êtes nommés adam (homme), et les nations du monde ne sont pas nommées adam (homme) ».

Ce passage du Talmud rapproche en fait deux versets bibliques, Lévitique 18:5 qui porte le terme ha-adam, c'est-à-dire l'homme en général, et Ezéchiel 34:31, dans lequel figure adam, c'est-à-dire, selon le Talmud, Adam, la lignée messianique qui descend du premier homme au fils de l'Homme, seule soumise à l'ensemble des lois de la Torah.

L'accusation chrétienne se base donc sur une traduction identique de deux termes différents, ha-adam et adam, qui se lit « Vous êtes nommés adam (homme), et les nations du monde ne sont pas nommées ha-adam » (la lignée messianique soumise à la Halakha). C'est d'ailleurs en conséquence de cette exonération des règles de la Halakha qu'il était de coutume parmi les Juifs d'employer des Gentils qui accomplissaient les tâches interdites aux Juifs le Sabbath, comme allumer un feu, bien que cet usage fût stricto sensu déconseillé par le Talmud. Ces Gentils étaient appelés Goy chel chabbath ou selon une appellation yiddisch plus courante chabbes goy, et de nombreux rabbins rédigèrent des responsa en faveur du maintien de cet usage.
La seconde accusation (interdiction sous peine de mort d'enseigner le Talmud aux gentils) est basée sur la sentence d'un Sage dans Sanhédrin 59a, « un Goy qui étudie la Torah et un Juif qui l'y aide devraient être mis à mort. » Outre le fait qu'il n'y est pas question du Talmud mais de la Torah, il ne s'agit pas d'une décision mais d'une discussion entre deux collègues, dont le second (auquel le Talmud donne raison) rétorque qu'« un Goy qui étudie la Torah est comme un Grand-Prêtre. »

Les apologues du Talmud enseignent ailleurs que la Torah fut proposée aux 70 nations, avant Israël, et que les commandements furent enseignés en 70 langues, ceci afin de souligner l'universalité de son message.
La troisième accusation (les Juifs ont juré une guerre éternelle aux chrétiens) est basée sur la sentence « c'est une règle connue, qu'Esaü hait Jacob ». Or, Esaü est allégoriquement associé à Rome. Les chrétiens inversait donc la sentence. En disant que Rome (la chrétienté) haïssait Jacob (le peuple juif), les Juifs voulaient justifier leur haine de Rome (la chrétienté). On peut cependant remarquer que l'accusation implique une inversion de la phrase, et surtout que la Rome de celle-ci est la capitale de l'empire romain païen, et pas celui de la chrétienté. En effet, le Sage à l'origine de cet enseignement vécut en 160 EC, à l'époque où Rome venait de détruire la Judée après l'insurrection de Bar Kokhba ; c'est donc la Rome de Hadrien, ses généraux et successeurs qu'il visait.
La quatrième accusation (les Juifs remercient Dieu tous les jours de ne pas les avoir faits goyim) est basée sur la bénédiction du matin chèlo assani goy (Qui ne m'as pas fait goy) qui fut rédigée aux temps où goyim était synonyme de païens et « priaient un Dieu qui ne sauve pas ». Bien qu'exprimant la fierté d'appartenir au « peuple élu », cette prière n'implique pas de rejet inconditionnel des non-Juifs.

Ainsi que l'explique un rabbin conservative, « nous sommes reconnaissants à Dieu de nous avoir illuminés, de sorte qu'à la différence des païens, nous honorons le vrai Dieu et non des idoles. Il n'y a pas de supériorité inhérente à être Juif, mais nous affirmons bien la supériorité du monothéisme sur le paganisme. Bien que le paganisme existe encore de nos jours, nous ne sommes plus les seuls à croire en un Dieu Un », bien qu'au XIe siècle, Rachi doive rappeler aux Juifs que les Goyim ne sont plus des païens. Cette méfiance envers les païens n'exclut pas que ceux-ci puissent être détenteurs de grands savoirs, ni qu'il y ait des hommes justes et pieux dans ces nations, et que tous les justes, Juifs et Gentils, ont leur part au monde à venir.
(réf. Wikipédia)

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